Kell est un magicien de sang, un sorcier capable de voyager d’un monde à l’autre. Des mondes, il y en a quatre, dont Londres est, à chaque fois, le cœur et l’âme. Le nôtre est gris. Le deuxième, rouge, déborde de magie. Dans le blanc, elle s’est faite bien trop rare quand, dans le noir, elle a tout dévoré. Et le fléau s’apprête à contaminer chacun des univers jusqu’au dernier – ce n’est plus qu’une question de temps…
Car les ténèbres ont déjà commencé à s’étendre sur le flamboyant Londres rouge. Les habitants en sont réduits à choisir entre céder aux sirènes dévastatrices de la magie et entamer contre elle une lutte désespérée jusqu’à la mort. Si Kell semble immunisé contre le poison qui gangrène son royaume, la fin le guette, lui aussi… à moins que des alliés inattendus ne le rejoignent dans la bataille À commencer bien sûr par Lila, qui ne raterait pour rien au monde une occasion de partir à l’aventure et faire étalage de sa puissance. Mais, aussi intrépides qu’ils soient, comment de simples magiciens pourraient-ils faire le poids face à l’incarnation même de la magie ?
Un autre monde vous attend, là, de l’autre côté du mur !
Shades of Light, la conclusion
Quel que soit le mythe, le héros survit, le mal est vaincu et le monde restauré. S’ensuivent parfois des célébrations, d’autres fois des funérailles. Les morts sont enterrés et les vivants tournent la page. Rien ne change, et pourtant rien n’est plus pareil.
Enfin, voici la conclusion à cette trilogie. Je parlerai ici de mon avis général en essayant d’éviter des révélations malheureuses ! – vous retrouverez mon avis sur Shade of Magic dans cet autre article. Déjà je suis d’accord sur une chose, c’est une bonne trilogie. Après je ne me monterai pas aussi dithyrambique qu’une bonne majorité de lecteurs. Car même si j’ai apprécié mon voyage dans ces trois Londres, je ne me suis jamais sentie très investie émotionnellement avec les personnages.
Lilah, Kell, suivre les histoires …
Une cicatrice n’a rien de déshonorant, sauf si tu en es toi-même persuadée, avait-elle déclaré avant de se redresser. Si tu ne les portes pas, ce sont elles qui te porteront.
L’histoire était très linéaire, voir par moment fort prévisible. En fait, j’ai eu l’impression de me retrouver dans un scénario de JDR, quand mon très vilain Maître du Jeu nous met face à un problème plus grand que nous, que nous sommes obligés de partir en quête d’une solution tout en laissant quelques êtres chers derrières nous afin d’accentuer la pression… Le tout sur un laps de temps très court où nous devons faire les bons choix au risque de voir tout le monde crever. C’est un scénario pour le moins classique de romans en fait. Rien d’ébouriffant.
Cela m’a rappelé mes lectures de l’épée de Vérité…400 pages où il ne se passe presque rien et 200 pages de réels investissements. Cela peut faire un peu peur dit comme ça, mais ces 400 pages n’ont pas été désagréable à lire pour ma part, sans doute grâce aux personnages qui sont tout de même très bien développé. C’est au moins l’avantage des « longs voyages », on peut développer la psychologie !
Petit top 3 des personnages
– Quel gâchis ! Un navire en parfait état !
Le capitaine leva les yeux au ciel.
– Il n’y a que toi pour pleurer un vaisseau plutôt que ses marins.
– C’est normal. Le bateau, lui n’a rien fait de mal, répliqua-t-elle d’un ton détaché. Les matelots, eux, l’ont peut-être bien cherché.Lilah, Shades of Light
Holland
Mon personnage préféré est donc désormais Holland qui a droit à de nombreux chapitres de développement, au point d’en faire le personnage principal (à mon goût) du dernier tome. La profondeur et la maturité de ce personnage sont d’autant plus visibles, en comparaison de Kell par exemple, qui a certes gagné en maturité depuis le tome 1, mais a encore beaucoup de choses à apprendre…
Lilah
Ensuite, non loin derrière se trouve Lilah. Pour reprendre les comparaisons JDR, c’est ce perso qui va toujours avoir les plans solos les plus foireux… mais qui a une chance tellement insolente la plupart du temps, que ça sauve finalement les fesses de tout le monde ! J’aime beaucoup Lilah, son caractère, ses contradictions, ses doutes, j’ai beaucoup aimé l’évolution de ce personnage sur les trois tomes. Je pense qu’elle est sans doute un de mes personnages féminins littéraires favoris au jour d’aujourd’hui.
Alucard Emery
Et mon dernier… J’adore ce personnage découvert au tome 2, son caractère, sa prestance, et puis la découverte de ses failles et son développement dans ce dernier tome. Sans compter cette histoire d’amour un peu particulière et si naturelle. C’est un perso qui a du panache. Et j’aime bien les perso avec du panache – il est corsaire, ça lui donne des points en plus.
L’univers : les Londres
La magie pure ne possède pas d’essence. Elle existe, tout simplement. C’est une force de la nature, le sang de notre monde, la moelle de nos os. Si nous lui donnons forme, jamais il ne faut lui donner d’âme. Dernier point que j’ai beaucoup aimé finalement dans cette trilogie, c’était l’univers. Il y a d’ailleurs un goût de trop peu vu que finalement, tout tourne autour de Londres ou presque, mais qu’en est-il au niveau des autres mondes, il y a bien des mystères… et puis franchement, moi je suis clairement partante pour l’épopée maritime aux cotés de Lilah Bard, sérieusement !
Rien que le Ferase Stras, ça valait le détour ! Ce sont vraiment le genre de choses que j’adore dans une épopée maritime et je serais vraiment ravie de partir sur les mers pour découvre d’autres choses.
J’aime beaucoup le traitement de la magie, les questionnements qui en découlent, les dérives… Les différentes conceptions de cette énergie selon les Londres ou les cultures et la spécificité des magiciens de sang. Le sujet reste assez mystérieux malgré tout et je reste un peu sur ma faim !
La culpabilité
La vie n’est pas faite de choix mais d’accords, l’interrompit Holland. Certains sont bons, d’autres mauvais… Quoi qu’il en soit, ils ont tous un coût.
Holland, Shades of Light
Il y a un point qui n’est pas toujours bien développé dans les romans jeunesses et qui se trouve ici parfaitement pris en compte : le prix à payer.
Je dirais même que c’est un des thèmes principaux de ce tome 3. Les enjeux, les conséquences de ses actes, remords et regrets. Toute cette panoplie de sujets est ici développée et chaque personnage a ses propres fantômes, ses propres responsabilités… J’ai beaucoup aimé cette plongée dans la psychologie des personnages autour de cette thématique.
En conclusion, je dirais donc, que ce fut une bonne lecture, un univers vraiment plein de possibilités qui pourrait être plus développé, des personnages qu’on prend plaisir à suivre… En somme, une trilogie idéale pour s’évader !
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