Autrice et illustratrice : Simona Ciraolo
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Parution : 2017
Pages : 40
Résumé
Derrière chaque ride du visage de Mamina, il y a une grande histoire…
Parfois, le visage de Mamina semble tout mélangé. Un peu triste, un peu surpris, un peu joyeux à la fois. C’est à cause des petites rides un peu partout…
Avis
Quand j’ai vu ce livre, j’ai automatiquement flashé sur sa couverture et la thématique m’a totalement fondre !
Il n’est pas facile d’aborder le sujet du temps qui passe avec un petit. C’est un concept qui n’est pas forcément facile à saisir. Déjà comprendre que le temps passe, qu’il y a des jours, des semaines, des mois et des années… c’est une première chose. Si ma fille semble avoir assimilé le fait que sa grand-mère est la maman de sa maman, c’est néanmoins quelque chose de compliqué et ce livre, permet d’aborder le sujet de la manière la plus poétique qui soit et tendre qui soit. Pour un enfant, il est très difficile d’envisager la vie avant lui, le fait que maman ait été un enfant, que mamy ait été également jeune… et que ce n’était pas au temps des dinosaures !
Les rides de Mamina sont autant d’histoire écrite au fil de sa vie, des moments clés, des moments intenses, des moments d’amour, des étapes de la vie qui sont dessinées sur son visage à travers les sillons du temps… Je trouve l’image magnifique et je dirais que pour moi, c’est même une façon réconfortante d’envisager ces marques. On découvre Mamina, avant qu’elle soit Mamina, enfant aux boucles blondes jouant dans un jardin, adolescente espiègle sur la plage ou amoureuse. Une façon de voir les choses sous un autre angle, de faire comprendre que les gens n’ont pas toujours été ce qu’ils sont à présents, qu’ils ont été jeunes, qu’ils ont aimés, détestés, vécus. J’ai l’impression que c’est une idée qui parait parfois étrangère même aux adolescents (voir aux adultes ?), avec l’orgueil de la jeunesse et l’oubli que le temps passe pareil pour tout le monde.
Je n’arrive pas forcément à expliquer comme je le souhaiterai ce que ce livre m’inspire, mais j’ai beaucoup de tendresse pour celui-ci, car à travers ce dialogue petite-fille / grand-mère, je me revois découvrant les photos de ma grand-mère jeune, ayant presque du mal à l’identifier, surprise de la voir comme une jeunette à vélo. Je crois que lorsqu’on s’adresse à une personne âgée, il ne faut jamais oublier que si son corps a vieilli, elle n’a sans doute pas tant changé intérieurement de l’époque où elle passait ses journées à rouler dans les champs et qu’au fond, c’est d’ailleurs ce à quoi elle aspirerait si chacun de ses mouvements n’étaient pas douloureux, plutôt que de rester assise dans un coin d’une maison de repos où on s’adresse à elle comme à une arriérée.
J’espère que si un jour j’ai la chance d’être vieille, je trouverais toujours un moyen de m’évader et de transmettre, tant que j’aurai des livres, tant que je pourrais lire ou écouter… Je ne serais pas totalement perdue. Et vous, ça vous arrive d’envisager la vieillesse ?