La pire des princesses


Les albums / mardi, juillet 10th, 2018

Autrice et illustratrice : Anna Kemp
Éditeur : Editions Milan
Parution : 2013
Pages : 30

Résumé 

Jolies, douces et fragiles, les princesses : quel ennui !
Mais qu’ont-elles donc toutes à vouloir être parfaites ?

Bijoux brillants, eaux de toilette et robes de bal : aux oubliettes !
Zélie ne rêve que d’aventures, de batailles, de dragons, d’armures…

Le prince charmant n’a quà bien se tenir, car cette princesse est vraiment la pire !

Avis

            Il s’agit d’un très joli album qui joue allègrement avec les stéréotypes des histoires princesses pour mieux les déconstruire dans la foulée.  Zélie est donc bien désolée lorsqu’elle découvre que son prince compte la laisser moisir dans son château alors que lui part à l’aventure… Alors, ni une ni deux, elle invite l’ennemi juré de celui-ci a une tea party… Ne pourraient-ils pas bien s’entendre pour vivre en liberté, loin de ce crétin vindicatif et arriéré ? Peut-être, l’histoire nous le dira !

En tout cas, cet album qui joue de la rime et de l’humour est idéal pour aborder indirectement le sujet de stéréotypes de genre. Ils sont tellement présents et ancrés, notamment dans les jouets et les représentations que l’on sert aux enfants que même en essayant au maximum de varier les représentations, ma fille arrive néanmoins à me sortir la phrase tant redoutée : « Mais c’est pour les garçons ! ».

En tant que maman, c’est tout ce que j’essaye d’éviter, qu’elle s’oblige ou qu’elle refuse de faire certaines choses sous prétexte que ce n’est pas pour les filles... Elle qui, il y a quelques mois encore ne jurait que par les voitures et les robots, c’est terrible de voir qu’elle s’en détourne, simplement parce qu’elle entend d’autres enfants et adultes lui dire que ce n’est pas pour elle. J’enrage souvent et je prends le contre-pieds autant que faire se peut pour qu’elle ne s’enferme pas dans un monde rose bonbon… sans pour autant lui interdire d’en aimer les paillettes. Car il y a aussi le risque de rabaisser tout ce qui est attribué à la féminité et donc de lui faire passer le message tout aussi pernicieux qu’aimer les choses de filles, les poupées et les jeux calmes n’est pas valorisant.

Au demeurant, c’est un sujet complexe qui a été développé par de nombreuses personnes, notamment concernant notre définition des héroïnes badass qui sont bien souvent… des héros pourvus de seins…. et qui n’arborent plus aucune caractéristiques mentales ou morales propres à la féminité qui sont alors associées à la faiblesse… C’est un peu ce que je reprocherais dans ce livre où finalement, Zélie n’aspire juste qu’à faire tout comme son prince et déteste tout ce qui attrait aux stéréotypes de son genre. Mais forcément, dans un album, il est difficile de nuancer ce propos et c’est déjà très bien d’aborder ce sujet même si c’est de manière un peu caricaturale !  

C’est très pernicieux… Il est finalement très difficile d’arriver à un équilibre pour simplement… que tout soit possible pour les filles comme pour les garçons !

Quoiqu’il en soit, ce livre permet de rire de ce problème et d’en aborder le sujet, et c’est déjà pas mal ! 

Je le recommande à toutes les mamans et papas de petites Zélie (et de petits princes) en devenir 🙂 

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